Dans le cadre du projet de gouvernance locale des ressources forestières « Weoog Paani » de l’ONG Tree Aid, financé par l’Ambassade de Suède, le Groupe de recherche Action du Burkina Faso sur la Gouvernance Forestière (GAGF), a organisé du 10 au 12 Octobre 2023, un voyage d’échanges entre la commune de Nobéré et de Gaongo. Le voyage d’échange a eu lieu dans la commune de Nobéré et a connu la participation des membres du Groupement de gestion forestière (GGF) ; les membres des sociétés coopératives (SCOOPS), les Conseillers techniques communaux (CTC) des deux communes. Un représentant du GAGF et la coordination du Centre pour la gouvernance forestière (CeGoF), bras opérationnel du GAGF ont conduit la mission.
L’objectif du voyage d’échange est de partager avec les acteurs du projet, les expériences et les leçons pour améliorer la gouvernance locale des ressources forestières.
ü La première visite fut le boulis dans la forêt de Vohoko Est, situé à environ 12km de la ville de Nobéré.
La forêt de vohoko est une grande forêt d’environ 7500 ha repartie en deux blocs dont vohoko Est et Vohoko Ouest. La commune de Nobéré étant une commune pilote du projet, elle a donc bénéficié de la réalisation de 18 boulis qui retiennent l’eau sur toute l’année dans la forêt. Des comités villageois de gestion forestière et des entreprises forestières villageoises ont été mis en place pour la gestion de la forêt et l’exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL). Des activités comme les reboisements, des transplantations, l’apiculture, des cordons pierreux, des pare feux sont réalisés pour renforcer la flore.
ü La deuxième visite fut le Site d’Apprentissage et de Production Forestière (SAPROF)
Ce site est à environ 3km de la ville de Nobéré dans le village de Tewaka. Le site est équipé d’un forage et deux bassins de stockage d’eau. On note que dans ce site, les GGF et les EFVs se sont organisés pour faire des activités de production de plants et de plantations d’espèces locales telle que le vitellaria paradoxa, le parkia biglobosa et autres espèces.
ü La troisième visite fut le Jardin Nutritif de Kougrissincé
Ce site est situé à 30km de la ville de nobéré. Le Jardin Nutritif est constitué de plus de 40 planches en Plants de baobab et de moringa mis en terre pour la production des feuilles. Géré par communauté, ce jardin fait la fierté des communautés vu son caractère nutritif et ses autres avantages. On note qu’après la récolte des feuilles, les pieds de baobab et de moringa à un certain âge, sont transplantés dans les forêts et les exploitations agricoles pour permettre le renouvellement des planches.
A l’issu de la première production, les moringa produisent en eux même des semences pour la durabilité. Pour les semences du baobab et même du moringa en cas de besoin, elles sont acquises auprès du Centre Nation de Semences Forestières (CNSF) avec l’appui du projet.
Un problème notable en eau au niveau du JN, s’impose mais TREE AID a prévu un forage pour le site pour permettre une grande production du JN.
ü La quatrième visite fut la forêt villageoise de Kougrissincé-Koankin situé à environ 30km de la ville de Nobéré non loin du JN.
Il s’agit d’une forêt de 10 ha environ délimitée sur initiative des populations de deux villages Kougrissincé-Koankin qui ont décidé de préserver cette forêt. Cette initiative a prospéré grâce à beaucoup de sensibilisations pour sa préservation. Les communautés mènent en synergie des activités de transplantations dans la forêt et la régénération naturelle assistée (RNA) et on y observe une diversité d’espèces dans la forêt. La forêt présente un peuplement dense de diverses espèces dont le Détarium microcarpa (kaga), en saba senegalensis(weda) en vitellaria paradoxa( taanga). On note aussi le développement de l’apiculture dans la forêt avec des ruches faites en terre cuite.
A l’issu des visites terrains, les acteurs de Nobéré, tout comme ceux de Gaongo ont partagé leurs expériences en termes d’organisation pour la gestion de leurs massifs forestiers, les travaux au niveau des jardins nutritifs, pépinières, boulis, cordons pierreux, apiculture, pare feux et la production du beurre de karité et du soumbala.
Pour finir, des recommandations ont été faites à l’endroit des acteurs et du projet pour une bonne gestion des ressources forestières.